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L'Uni-Vers de c@tant
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30 mai 2007

La naissance de Maxence

Mon (bébé)Cadeau de Fête des Mères

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Dimanche 13 mai : cette nuit là, je n’ai eu aucune contraction contrairement aux nuits précédentes. A 6h45’, je suis réveillée par un « platch », genre bouchon de bouteille de champagne qui me surprend dans mon sommeil, suivit d’une sensation très particulière : douceur, humidité et chaleur entre mes jambes…en un quart de seconde je comprends que la poche des eaux est rompue mais je n’en reviens pas, ne réalise pas,…scénario que je craignais le plus, je ne sais pas au juste pourquoi.
Je saute hors de mon lit comme une flèche, me dirige vers les escaliers et descends dans la salle de bain. L’eau coule sur les marches, il y en a partout ! Je suis surprise de voir la quantité qui s’écoule. Ma tête se met en marche (faut que les neurones chauffent après un réveil si furtif) : aujourd’hui, dans quelques heures, pas de doute, je tiendrais mon bébé dans les bras…gloups, ça y est, mon cœur se serre, ma gorge se noue, des papillons se réveillent dans le creux de mon ventre…j’ai enfin réponse à mes questions : quand, comment, où aura lieu cette rencontre, à présent je suis fixée, l’embarquement a eu lieu il y a environ 9 mois, l’atterrissage est imminent.
Je suis entre réalité et fantasme…Toute la maisonnée dort, je me sens bien, même si la peur a pointé le bout de son nez, ça m’est égal, je vais l’affronter parce que quelque part je sais que nous nous attendions et que celle-ci va m’apprendre à aller plus loin, à me dépasser…
Vers 7h30’, j’envoie un sms à Lily lui disant que c’est le grand jour, qu’elle va devoir se préparer à venir chercher Amandine mais que pour le moment rien ne presse. Comme c’est dimanche, ça tombe bien, elle ne sera pas seule avec les enfants, Harry est là, je suis rassurée, les choses se sont bien mises comme par enchantement (en journée, un WE  )

Ensuite, j’appelle F., notre SF pour lui annoncer que c’est aujourd’hui que mon bébé a décidé de venir. Je lui explique que je n’ai que peu de contractions et pas du tout régulières. Elle me conseille de vaquer à mes occupations, de faire « comme si de rien n’était… » Facile à dire, moi je suis excitée comme une puce !!! Je réveille Antoine, je mange, je chante, j’ai les larmes aux yeux tout le temps…je profite de ces derniers moments avec mon gros ventre, je le caresse, parle à mon bébé et lui dit qu’il me fait le plus beau des cadeaux que de venir à notre rencontre le jour de la Fête des Mères !

Vers 10h, les contractions commencent à s’installer avec un rythme plus soutenu, elles sont à peine plus douloureuses que des menstruations. Avec Lily, on décide qu’ils viendront chercher Amandine vers 11h et partirons à Paradisio. Je trouve l’idée géniale, je sais qu’en compagnie de sa meilleure copine Laura, dans un tel cadre et entourée de la sorte, elle ne pourra que s’éclater ! Je me réjouis de pouvoir me reposer sur Lily, je suis en confiance, je me sens soulagée et vais pouvoir vivre le travail pleinement. Lily c’est énoooorme ce que tu as fait pour nous ce jour là. Je sens également que tant qu’Amandine sera dans la maison, le travail sera ralentit. Je lui donne sa douche, l’habille entre les contractions, et je ressens avec force et énergie tout l’amour qui déborde pour mes enfants, mon homme…comme si l’amour coulait dans mes veines…elle m’offre son cadeau de fête des mères et nous lui parlons de tout ce qui va se passer aujourd’hui. Elle est contente de partir.

Vers 11h, Amandine s’apprête à partir et moi je trépigne d’impatience, j’ai envie et besoin qu’elle s’en aille. Antoine me demande ce que je veux faire, me propose maintenant qu’on est seul de faire un gros câlin, on délire, on ri, on est euphorique, en fait on nage en plein bonheur tout simplement. Finalement, on décide de regarder un DVD de Debooze moi qui adore, je n’arrive pas à accrocher, à entrer dedans,…

Les contractions sont là toutes les 8 minutes et vers midi, je téléphone à F. pour lui dire comment le travail progresse. Elle me propose de la rappeler lorsque les contractions seront espacées de 5 minutes et ce durant plus d’une heure. A peine le téléphone raccroché, elles sont là, toutes les 5 minutes, un peu plus douloureuses, je commence à geindre, ça fait mal.

Vers 13h15’, je rappelle F. lui dit qu’on y est, que les choses semblent se préciser, elle me dit qu’elle va se mettre en route. Une demi heure plus tard, elle arrive avec tout son matériel, c’est impressionnant. Antoine l’aide à tout installer dans le salon et moi je gère dans le fauteuil, des serviettes entre les jambes à éponger l’eau qui s’écoule après chaque contraction. Je sens que F. est détendue, elle s’installe, me demande comment je me sens. Je lui dit que je vais bien, que je me sens bien assise dans cette position parce que c’est « gérable » et que j’ai peur de me lever, peur que tout s’accélère. Elle me dit que c’est important de faire comme je le sens à mon rythme mais que je peux aussi marcher, prendre un bain…Elle me propose un premier toucher vaginal que j’accepte. Verdict : 2 cm. Intérieurement, je suis très déçue car j’ai mal et même plus mal que pour Amandine alors que j’étais à 3 cm. Je sens le mur de la peur qui me retient, qui freine l’entrée en travail. Il faut passer au dessus mais comment y parvenir ?
Après quelques échanges avec F., je décide de me lever et de marcher, de « voir » ce qui va se passer…Très vite, les contractions sont plus intenses, change de force, j’ai peur à nouveau.
Elle est rassurante, me dit qu’il faut y aller à présent, qu’il faut entrer dans la douleur et l’accepter, que chaque fois c’est un peu comme un « niveau » a dépasser. Ca me rassure, je me sens forte à ces mots et en même temps si fragile…Je marche vers la cuisine, geint entre les contractions et je m’effondre soudainement : je pleure à gros sanglots, m’appuie sur le plan de travail, ce sont des cris de peur qui sortent de ma bouche mais aussi des cris de « douleur ravivée »…je comprends que je dois dépasser, lâcher prise…je comprends aussi que je suis en train de pleurer mon précédent accouchement où, à ce stade, j’étais résignée, j’avais accepté la péridurale. Je dis à F. que ça me fait du bien de sortir tout ça, lui demande si c’est normal de pleurer en plein travail. Elle est apaisante, rassurante, me dit que oui ça arrive, qu’accoucher ravive des choses. Je me sens mieux, plus détendue et retrouve doucement confiance en moi. Je dis que la nature est quand même bien faite car l’avantage de perdre les eaux c’est qu’après chaque contractions, j’ai droit à un écoulement de liquide amniotique qui me soulage drôlement….

Après discussion, je fais part à F. que je me sens mal à l’aise qu’elle attende avec Antoine comme ça que quelque chose se passe. Elle me dit que ce n’est pas mon problème mais me demande quand même si je préfère qu’elle reste ou parte. J’accepte qu’elle parte, je sens que j’ai besoin d’être seule pour le moment et que je vais prendre un bain (F. m’avait dit pas de problème)

Dans le bain, je me détends, je crois que j’y resterais une demi heure environ. Je ferme les yeux et m’apaise lors des contractions. Je ressens l’envie de changer d’endroit et d’aller m’allonger dans notre lit à l’étage, je sais que j’y resterais normalement jusqu’au bout. Ca tombe bien, c’est la pièce dans laquelle je suis le mieux et que j’imaginais, malgré les incertitudes, que je mettrais au monde notre bébé. Je m’installe confortablement en mettant le coussin d’allaitement entre mes jambes. Les contractions se rapprochent encore, Antoine est à mes côtés, je commence à utiliser les sons, je teste, j’essaye des sons graves et je trouve un « yayayayaya… » qui me fait traverser à moindre peine les contractions, j’ai l’impression de faire vibrer ma cage thoracique et que ça « masse » la contraction. J’ai besoin de serrer quelque chose avec mes mains, j’agrippe le rebord de notre tête de lit et je serre tant que je peux des deux mains…je douille, ça y est je suis dans la douleur, je surfe sur les contractions comme sur une vague, je prends et accompagne chacune d’elle comme je le sens. Je visualise mon col qui s’ouvre, je parle à BébéCadeau, lui dit que je suis heureuse aujourd’hui, que je sais que tout ceci n’est pas vain car je sens qu’il travaille avec moi, je lui dit que je suis fier de lui, qu’ensemble nous faisons une super équipe et que je sais qu’il va m’aider à aller jusqu’au bout, à me dépasser. Par cette expérience, je me sens soudainement reliée à toutes les femmes qui enfantent.

Très vite, je ressens le besoin de présence féminine de F., je demande à Antoine de la rappeler (ça faisait environ 1h qu’elle était partie), que mes contractions sont fortes. Il doit être environ 16h. Elle sera là rapidement. J’ai envie d’être nue, je ne supporte plus le contact de ma chemise de nuit, j’ai trop chaud.
F. me parle doucement, me masse le bas du dos car c’est là que j’ai vraiment mal. Ses mains sont un contact agréable, je ressens beaucoup de douceur, de tendresse et de « respect » dans chacun des mouvements qui m’accompagne. Elle me propose de m’examiner…j’hésite…mais j’accepte, je suis à 5 cm et malgré que ça ne fait « que » la moitié, je sais que j’ai passé le « plus gros » du travail. J’ai envie que ça s’accélère, je me sens fatiguée par l’intensité des contractions.
A ce moment là, je décide d’utiliser le ballon. Accroupie sur le lit, j’essaie d’abord de le prendre dans les bras pour que mon ventre puisse être dans le vide mais ça ne me soulage pas vraiment. J’essaie alors de m’asseoir dessus et là j’ai l’impression que c’est efficace, je ne fais plus qu’un avec la douleur. Sur le ballon, je me déhanche, ça me soulage, je commence à crier aussi. Je demande à Antoine de pouvoir me pendre à son cou. Il s’assied sur le bord du lit, je me suspends à lui, assise sur le ballon…Tendrement, il veut me caresser mais je le repousse, ne supportant plus le contact qui m’indispose terriblement.

Je ne sais pas au juste quelle heure il était mais après un long moment à me suspendre, à essayer des cris pour soulager la douleur, de mordillage dans le coussin ou sur le pull d’Antoine (et même mon propre bras !), mes yeux se révulsent, j’ai besoin de « partir » de cette réalité, de ce monde, besoin d’aller ailleurs, là où je suis seule à pouvoir aller…Je sais que cette phase est celle qui précède la poussée, je l’avais déjà vécue pour Amandine…je retourne là où je suis bien et préviens Antoine et F. que cette fois, je les quitte, que je dois me déconnecter d’eux…
L’intimité qui m’entoure est bienfaisante, je peux sans crainte, sans pudeur, vivre et faire ce que mon corps me dicte. Je me mets donc à quatre pattes sur le lit, je demande à Antoine de venir devant moi, de me donner un bout de tissu pour mordre dedans, je mets ma tête sur son épaule et comme un cerf à l’attaque, je presse mon front contre son torse lors des contractions. Mes seins piquent. A ce moment précis, je me sens très animal, très mammifère. Jamais de ma vie, je ne me suis sentie aussi forte, aussi remplie d’une énergie indéfinissable. Mes ressources sont décuplées, je m’en rends compte, je fais mal à Antoine avec mes mains.
F. m’explique que maintenant, il est temps que j’amène mon bébé vers le sacrum derrière, là où la douleur atteint son paroxysme. Je suis prête, je parle à mon bébé, lui demande de descendre…il m’a entendu, il descend. Désormais, mon col est totalement dilaté (F. m’a examiné à ce moment là malgré mon refus, je compris par la suite qu’elle se devait de le faire car la poussée était longue d’après elle et que la tête de mon bébé était bloquée), je peux pousser sauf que je n’en ressens pas encore la puissance. J’alterne donc les positions ; sur le flanc, à quatre pattes, assise, à genoux…rien n’y fait, le réflexe de poussée n’est pas encore efficace, ça pousse tout doucement, lentement. Près d’une heure et demi durant, je vais varier les positions pour pouvoir trouver celle dans laquelle je pourrais faire naître mon bébé. C’est alors que je perçois que bébé avance et que ça pousse. Je demande à F. si je peux me mettre debout. Sur le temps que je me lève, je suis prise par une violente contraction qui me cloue genoux à terre tenant mon cadre de lit à deux mains, je crie que ça pousse, que mon bébé s’en vient…« viens bébé, je sens que tu es bientôt là… »
F. est assise face à moi, je me sers de son cordon de pantalon pour m’aider, j’ai envie de mordre à nouveau. Antoine est derrière moi, il observe ce qui se passe. La poussée est douloureuse mais c’est un subtil mélange de douleur/plaisir que je découvre…Un plaisir aussi puissant que la douleur ! Je trouve ça incroyable ! Je comprends mieux dès lors un des aspects de la dimension sexuelle de l’accouchement…Pousser me fait un bien fou ! Chaque contraction me soulage terriblement, tant et si bien que ça me donne un courage du tonnerre pour aider mon bébé à sortir…Je me rends compte que j’ai retroussé mon nez et que je suis en train de grogner. Au moment de l’entrée de la tête dans mon vagin, je sens une étrange brûlure glisser sur les parois de celui-ci…je suis dans un état que je ne pourrais qualifier, je sais que nous y sommes, que là tout près de moi, la tête de mon bébé va arriver…que j’en aurais terminé avec la douleur et que la rencontre est imminente. Antoine se met derrière moi, aux premières loges et dit à Fanny « je dois retenir la tête ? » la tête de mon bébé se démoule doucement, Antoine voit d’abord son front, ses yeux grands ouverts, son nez et son menton…Comme suspendu entre deux mondes, mon bébé est là mais pas encore tout à fait. Antoine retient la tête par peur que tout le petit corps glisse. Les rôles s’inversent, F. prend le relais et me dit que je peux à présent pousser le reste de son petit corps. Une poussée suffira alors à faire naître mon bébé…F. le saisit et me dit « prends-le Catherine, vas-y, prend le il est là… » Assise, le cordon entre les jambes, je saisi mon bébé tout chaud, humide et recouvert de vernix par la nuque et l’entre jambe…je le regarde mais ses yeux sont fermés. Je le mets directement contre moi et regarde Antoine qui est ému comme jamais, les larmes coulent sur ses joues…il ri, il pleure en même temps. Ce qui nous arrive est tout simplement merveilleux. Le temps est comme arrêté. Je lui demande « alors c’est quoi ? »…tout en regardant son sexe…c’est un garçon me dit-il !!! Je regarde notre réveil, il est 21h30’, le soleil se couche et notre bébé est là, près de nous. F. voit que notre bébé respire mais ne crie pas, par acquis de conscience, elle utilise l’oxygène à 2 cm de son nez…moi, je sens que tout va bien. Maxence poussera son premier cri 1/2h après sa naissance. F. n’avait encore jamais vu ça. Il manque encore Amandine et nous serons enfin tous ensemble.

C’est seulement vers 1h du matin, que F. rentrera chez elle. Toute la nuit, j’ai reniflé mon bébé nu contre moi. Je l’ai observé, touché, caressé, bisouté…Tout le monde dormait sauf moi…Comme saoulée par les endorphines, mes 5 sens étaient ultra développé et en éveil et plus rien n’avait d’importance, si ce n’est que cette nuit là, désormais tout avait à nouveau basculé …bienvenue à toi notre fils Maxence

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Commentaires
N
tu est inspirante..jai commencer par lire ta letre a ta gynéco, j'étais tellement décourager pour toi..moi qui prévoie pour le 9 sept 09 un accouchement en maison de naissance, je tai sentie violer, tout ce que je ne voulais pas..<br /> Mais la epres avoir lue CE récit.. wow cest une reve..!!! je t envie tellement. Et ca me fais y croire encore plus fort..j aurai mon accouchement de reve moi aussi...<br /> merci <br /> merci grandement, dans les moment de faiblesse des dernier moi je penserais a toi et viendrais faire une re-lecture pour me redonner des force..<br /> Quel cheminement...
C
Ton récit est magnifique, il m'a fait frissonner et m'a rappellé tant de belles émotions... quel bonheur de donner la vie !
C
Ooh merci pour ton gentil petit mot, ça fait super plaisir :-)<br /> <br /> Tu as bien décrit les choses; ma fille m'a fait devenir Mère, mon fils m'a rendue Femme...<br /> <br /> Au plaisir de te lire !
A
Un seul mot : Epoustouflant !!<br /> J'ai reçu le lien de ton blog via Stéphanie qui m'a parlé de ton AAD pour ton deuxième petit bout...<br /> <br /> Waouhhh que d'admiration en te lisant... d'avoir été jusqu'au bout de cette belle aventure...<br /> Vu ton parcours (première grossesse) je ne peux que comprendre ton cheminement et savoir à quel point cette seconde grossesse et surtout cette seconde naissance aura pu te redonner confiance en tant que femme, que maman...<br /> <br /> Encore félicitations !
L'Uni-Vers de c@tant
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