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L'Uni-Vers de c@tant
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24 août 2008

Le sommeil partagé

Dans ce billet, j'avais envie de relater de mon expérience en matière de sommeil partagé.

Lorsque Bigoudi est née, la maternité dans laquelle je l'avais mise au monde, avait de petits lits en métal à barreaux froids qui donnaient cette image d'une cage facile à manipuler à hauteur de grandes personnes... Seul un des côté pouvait être rabaissé, ce qui permettait de prendre le nouveau-né pour donner la tétée ou encore faire un soin. Surtout, ne pas le garder trop longtemps au sein, ni même dans les bras, il prendrait rapidemment de mauvaises habitudes, me disait-on...Autant le dresser dès le berceau,  le rendre docile le plus tôt et rapidement possible, voilà un des objectifs préconisés en matière d'éducation. Ayant pleinement conscience de la maturité cérébrale d'un nouveau-né, il va de soi que toutes personnes bien intentionnées savaient ce qui était bon pour notre bébé. Conscienscieusement, j'avais donc mis ma toute petite à peine née, à contre coeur, dans ce petit lit juste à côté de moi. Je me souviens l'avoir observée de longues heures durant, entre deux sommes, me surprenant à vouloir la prendre pour la mettre contre moi, pour sentir son petit corps et qu'on puisse se nourrir mutuellement de contact , contact qui nous faisait cruellement défaut, surtout après une fusion totale de 9 mois.

En rentrant à la maison, je sentais bien que cette façon de faire ne me/nous convenait pas. Nous avions pourtant du mal à déroger, à oser défier la culture et les pseudo-savoirs de nos aînés car au fond tout ce que nous voulions, était le meilleur pour notre bébé, pensant que les conseils des autres nous avaient guidé vers le bonne voix.

Deux semaines s'étaient écoulées et je m'épuisais à monter/descendre avec ma toute petite Bigoudi dans les bras en pleine nuit, à faire ces allers-retours, à avoir des palpitations cardiaques de peur de ne pas l'entendre pleurer. J'ai voulu mettre un terme à ce non-sens, à cette incompréhension, cette complication de vie qui nous faisait plus de tort que de bien et ne nous satisfaisait pas du tout. Ce n'est qu'à partir de ce moment là que nous avons appris à nous écouter, à savoir reconnaître que nous étions, nous et nous seuls, les parents de ce bébé et que désormais plus personne n'interfèrerait dans notre ressenti de nouveaux parents.

Notre sommeil partagé démarra donc avec beaucoup de plaisir. Je me souviens encore de cette particularité à sentir, toucher, voir, entendre respirer mon bébé juste à mes côtés la nuit. Bien sûr, les débuts furent maladroits, je ne savais pas comment me positionner, la peur de l'écraser (non fondée bien sûr mais j'avais entendu quelques histoires à dormir debout sur les nouveaux-nés morts étouffés - je ne remets pas en doute la véracité de certaines histoires malheureuses mais ce que ne nous compte, à mon avis, pas leur narrateur ce sont les conditions de ce co-dodo), dès lors je me servais du coussin d'allaitement pour éviter une quelconque chute et pouvoir continuer à dormir paisiblement. Il est certain que les réveils nocturnes se poursuivaient durant des mois mais tout était tellement plus facile, plus supportable.

Puis, Bigoudi a eu 2,5 ans, nos envies respectives de vouloir se réapproprier chacun un lit commençaient à se faire sentir. Dans la douceur et le respect des besoins de chacun, nous avons continuer le co-dodo mais en "side-bed". Je lisais sur son visage la fierté de pouvoir dormir dans un lit de grande, qu'on avait décoré comme celui d'une princesse. Désormais, Bigoudi dormait, certes toujours à nos côtés, mais dans son lit. Par la suite, nous lui avons fait sa propre chambre et la transition s'est faite de façon tout à fait naturelle, sans aucune difficultés. Dans cette optique, nous avions laissé la porte ouverte à notre lit devenu familial, ce qui je pense, n'a fait que renforcer son sentiment de sécurité physique et affective.

Si je vous raconte notre expérience c'est aussi dans le but de faire déculpabiliser certains parents qui ne se sentiraient peut-être pas totalement à l'aise avec l'idée de dormir avec leur bébé/enfant. Qu'ils sachent que les théories psychanalytique ou autre croyances sont non fondées, qu'elles sont de l'ordre du fantasmatique, je ne vois pas d'autres explications, sachant que durant des siècles, le chauffage central n'existait pas et que c'était une façon de survivre et de ne pas mourir de froid la nuit que d'être chauffés en dormant les uns contre les autres dans la même pièce.

J'aime particulièrement les Editions Jouvence et un petit livre bien sympathique qui explique tout ceci est "Partager le sommeil de son enfant" de Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau

cododo

Réflexion sur le sommeil solitaire

Il est triste de constater qu'en matière de consommation de médicaments tels que somnifères et autres molécules chimiques , la France est un des pays qui en consomme le plus. Pourquoi un besoin si basique, si primaire qu'est le fait de dormir, de mettre en veille son corps et sa tête,  essentiel au bien-être d'un individu, en est-il arrivé à devenir un véritable problème pour une large population et ce, dès l'enfance ? C'est un problème de santé publique dont il est plus que temps de s'alarmer mais aussi de s'interroger sur les raisons.

Une bribe de réponse se trouve à mon sens dans la manière dont on accompagne dans notre culture le sommeil de nos bébés/enfants. Bon nombre de peuples dorme ensemble, et la plupart du temps, ils ne rencontrent pas nos problèmes d'endormissement, d'insomnies, et autres troubles liés au sommeil. Une fois de plus, prenons conscience ensemble qu'il existe d'autres façons de faire pour le sommeil, qu'il est vrai qu''accompagner un bébé lors de son endormissement demande du temps, de la patience...mais c'est un capital santé pour la vie que de pouvoir associer le sommeil à l'idée de bien-être, surtout lorsqu'on sait qu'on passe la moitié de notre vie à dormir...

En complément, si le sujet vous intéresse, voici un site qui vous permettra de prendre connaissance de ce qu'est le sommeil partagé, pourquoi est-il avantageux, quelles sont les alternatives lorsqu'on ne désire pas mettre le bébé dans le lit parental, en quoi le co-dodo diminue t-il le risque de MSN, etc... Dormir avec son bébé et le sommeil partagé

Bonne et douce nuit à vous !

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