Un gros coup de blues
Coup de gueule, coup de colère, coup de calgon au choix...Aujourd'hui, ce sont de mes états d'âme dont j'ai besoin de parler.
Depuis plusieurs mois maintenant, je sais que je souffre de burn-out évident. Je me sens épuisée nerveusement et physiquement tout le temps, dépassée, débordée, stressée. J'ai beaucoup de mal à récupérer et d'ailleurs, je ne sais pas à quel moment ce serait possible puisque pas de week-end, pas de vacances pour la mère au foyer que je suis, c'est du 24/24h et du 7j/7. Le fait de ne pas pouvoir me consacrer à une tâche sans devoir m'interrompre, d'être dans les cris, les pleurs, concilier mon ménage, repassage (là ça laisse à désirer depuis pas mal de temps j'avoue), faire à manger, aller à gauche/à droite pour conduire ma grande...tout cela m'épuise, je n'y arrive plus. Je sens que le poids que je porte sur les épaules est trop lourd et qu'à tout moment je peux m'effondrer comme un vulgaire jeux de cartes en équilibre...Et puis il y a cette peur que si je croule, tout lâche avec moi, tout part en vrille tellement je me sens comme pillier au sein de cette famille que j'ai construite. Pourtant je suis si fatiguée... Sans doute l'ai-je voulu, j'aurais dû être plus claire dès le départ, même au sein de mon couple. Trop de responsabilités, pas assez de relais, pas de déléguation possible ou difficilement. Malgré la proximité de mon entourage, tout le monde a sa petite vie, ses ennuis, ses soucis du moment et je me sens bien seule face à mon trop plein, à ce surmenage que je ne gère plus. Seule, dans cette société où il n'y a guère de places pour les personnes "non actives", qui ne sont pas/plus sur le marché de l'emploi. Pourtant, j'ai parfaitement conscience que j'ai choisi cette situation parce que c'est celle qui me correspondait le mieux à une époque et que je ne me voyais pas faire autrement que de passer à côté de l'éducation de mes enfants, du moins leurs premières années. Seulement, il faut que je me rende à l'évidence, je suis au bout du rouleau, sur la réserve depuis bien longtemps déjà. Ce choix de rester à la maison, j'ai parfois l'impression de le payer bien cher parce que pas reconnue, pas rémunérée pour ce que je fais et mes droits au chômage ont été réduit à des cacahuètes. Et de surcoît j'ai fait le choix par conviction d'une éducation "alternative" qui demande beaucoup d'abnégation et de don de soi. Certes, ça ne changera pas mes valeurs mais là il s'agit de mon propre bien-être et du coup en découle celui de ma famille. La réalité est là, bien présente, je n'y arrive plus ou que très difficilement, sur le fil du rasoir à sacrifier mes heures de sommeil pour pouvoir me sentir un peu exister autrement qu'à travers mes enfants dont je m'occupe le plus clair de mon temps, sans compter tout ce qu'il reste à faire à côté. Je suis épuisée par l'énergie intarrissable qu'ils me demandent et exigent en grandissant. Je me rends compte que la coupe est pleine. En Afrique, il y a un dicton qui dit "il faut tout un village pour élever un enfant..." Et moi, malgré un homme à mes côtés qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, je me sens si seule, si désarmée de ne pouvoir continuer ce que j'avais entrepris de faire...
Alors je me suis dit que d'avoir un projet qui me passionne allait me faire sentir exister et c'est le cas, je sens que mes objectifs fixés vont me relancer, me nourrir en tant qu'individu ce dont j'ai plus que besoin. Sans ça, sincèrement, je pense que je m'écroulerais d'un revers de main. J'ai ce besoin de me sentir utile autrement qu'en élevant mes enfants. Il est temps pour moi de revoir mes priorités. Je vais donc faire appel à une nounou pour avoir 2 demi-journées par semaine pour moi, par besoin, par nécessité, pour mes envies, mon projet, pour me réaliser en tant qu'être humain. Ce n'est pas simple de faire ce choix car je suis très exigeante envers moi-même et du coup envers les autres (je me soigne). Je pense que c'est la meilleure solution pour mon propre équilibre qui, s'il vascille, fera sans nul doute au moins autant de tort à ma petite famille qu'à moi-même.
La vie ne m'a pas toujours épargné et je pense qu'il ne sera pas égoïste de penser un peu plus à moi, à mes besoins. Je vais donc apprendre à prendre un peu plus soin de moi car comme j'aime le dire : prendre soin de soi, c'est aussi prendre soin de ceux qu'on aime.